Et si (sur)vivre était un art...
Je ne sais pas mourir ; Véronique Bès
En 2003, Véronique Bès, à la fois reconnue comme médecin, auteure, compositrice et chanteuse, est atteinte, pour la seconde fois, d'un cancer dont le traitement sera, cette fois-ci, des plus lourds. Son mari, renommé par ses soins "mon ange" lui offre un cahier pour qu'elle puisse, par ce même, s'exprimer quand et comme bon lui semble en joie, et plus souvent, en peine lors de son séjour hospitalier.
A cette lutte s'ajoute la perte de cet être apprécié, aimé : son mari décède subitement à la suite d'une crise cardiaque alors que Véronique sort vainqueur contre la maladie. L'écriture l'aura beaucoup aidée au cours de cette période de combat, réussite, douloureuse perte et rencontre. Entre le cancer, Jules, devenu "ange" et Jim, le nouvel amant, Véronique se bat contre la vie, cette lente mort car elle a dans l'espoir de vivre encore et davantage même si son Jules n'est plus physiquement...
"J'ai si mal, encore et toujours.
Mais je tiens à la vie comme une malade, je m'y accroche comme une damnée et j'en espère
encore de la beauté, de l'amour pur."
"Je suis vivante, semblerait-il.
Je ne sais pas mourir, c'est un art sans doute."
Ce roman epistolaire, puisque c'est à travers les pages intimes du journal tenu au cours de l'hospitalisation et les lettres adressées à Jules et à Jim que Véronique Bès nous relate ce passé qui est sien, est touchant. En tant que lectrice, peu ou prou, avérée je ne dirai pas de ce même qu'il m'a grandement diverti ou marqué mais le vécu de Bès lui a su nous toucher car ce qu'elle a vécu n'est pas commun à tous.
Comment avoir encore désir de vivre lorsque l'on se sait gravement malade et qu'en plus de cela, l'un des êtres que nous chérissons le plus part précipitamment et pour un ailleurs qui est inconnu à tous êtres-vivants ?
Bès s'est battue contre le cancer, a su faire face à la disparition de son "ange" de terre devenu celui des cieux en plus de s'autoriser à continuer de connaître, vivre malgré le(s) manque(s).
Par ce roman, ce vécu qui est sien, Véronique Bès fait preuve d'un grand courage et d'une volonté de vivre qui donne à réfléchir, dont à ceux et celles qui se plaignent de la vie pour des choses et d'autres qui se font, au final, infimes...
La Vie pourrait être autre que celle que nous connaissons car il y ait, je n'en doute point, beaucoup plus et mieux à vivre mais puisque nous sommes ici bas, pourquoi ne pas tenter de vivre le minimum de ce que nous pensons à vivre à travers nos songes et rêves ? Il y ait des rêves à rêver mais aussi des songes comme Idées possibles de concrétiser ; alors, pourquoi ne pas tenter ? Qui ne tente pas, ne saura pas !
Tentons car malgré les bas, paraissant comme bien souvent plus nombreux que les hauts, il y ait des choses et d'autres à découvrir ; et nous le savons, ce(ux) qui ne tue(nt) pas, nous fait (font) grandir.