Il était une fois la femme africaine...
Une si longue lettre _ Mariama BÂ
Mariama BÂ était une femme africaine d'origine sénégalaise. Elle était également et avant tout une femme de lettres, défendant le droit des femmes dont et particulièrement celles d'Afrique. Le continent africain comprend des pays en voie de développement. Le système économique, l'emploi, la technologie, les conditions de vie, l'éducation, la place de la femme... Oui, osons pointer du doigt ce dernier cas! Quelle est la place de la femme en Afrique? A l'époque, pas si lointaine et pas totalement éteinte, la femme noire mariée se devait de prendre soin du foyer et de la progéniture. Le travail de la terre, les petits hommes l'apprendront avec papa. Les demoiselles, elles, finiront par devenir comme maman, seront mariées, mères au foyer et finiront par devenir les amantes à temps partiel de leurs conjoints respectifs.
Par Une si longue lettre, Mariama BÂ accorde la parole à une femme sénégalaise, mariée et mère au foyer. Une femme qui a eu des sentiments, plus que simplement apprécié sa moitié et cru en ses avenir et devenir de femme, mère et mariée comblée. Il en faut peu pour être joyeux. Il en faut peu que ce peu finisse par attrister. Le roman épistolaire accorde la plume à Ramatoulaye FALL qui, dans une période de veuvage, a souhait de se remémorer et de partager avec sa meilleure amie, Aïssatou, les bons comme moins bons moments passés ou non en la compagnie du seul homme qu'elle semble avoir désiré, apprécié et peut-être même aimé et qui pourtant a fini par la décevoir.
Ce témoignage fictif ne l'est pas tant que cela car nombreuses furent les dames qui durent faire face à la polygamie. Evidemment, seul l'homme était et est encore en droit de le faire. D'antan, l'homme se mariait par charité afin de ne pas laisser dans les embarras et difficulté la femme veuve ou délaissée. Aujourd'hui, cela se fait encore. Quelles en sont les véritables raisons? Les moeurs, la culture, l'orgueil et la fierté masculines ; probablement! Et les femmes, qu'en pensent-elles? Certaines acceptent encore, d'autres se défendent, refusent et changent, contribuant ainsi à l'évolution des droits et du statut de la femme. Ne la pensez pas féministe! Seulement, l'homme est un Homme comme la femme en est un. En revanche, est-ce que l'Homme est assurément humain?
Les sentiments suffisent-ils à accepter et à pardonner?
Bien qu'engagée et révoltée, Mariama BÂ reste sensible, compréhensive et ouverte. Evidemment, Mme FALL n'est pas BÂ et vice versa mais Mme FALL peut être encore l'une d'entre elles, sénégalaise ou non.
Certaines acceptent, font avec ; d'autres ne peuvent pas, le refusent. Il ne s'agit pas de fermeture d'esprit. Seulement, ce que l'homme propose, impose, fait subir à la femme, l'accepterait-il à son tour si la femme en faisait de même? Cela est loin d'être certain ni même probable.
Alors, que l'on soit d'Asie, d'Océanie, d'Amérique, d'Europe ou d'Afrique, la parité est revendiquée! La polygamie, l'adultère existent partout dans le Monde. Certains en parlent et les dénoncent, d'autres les subissent, acceptent et pratiquent.
L'ouverture et la compréhension avancez-vous? On peut tolérer si c'est désiré mais doit-on accepter si c'est imposé?
Bien que l'on s'attendait à un registre plus avancé, à des situations plus approfondies ainsi qu'à un témoignage plus poignant, on a apprécié découvrir l'auteure et, par son roman, une parcelle de la culture africaine.
Un témoignage fictif mais inspiré de cas véritables à découvrir et prendre en compte.
Ne l'oublions pas, une femme reste avant tout un individu, un être vivant, un Homme, voire un humain, avant d'être seulement un élément de reproduction fondamental de l'espèce qui est nôtre. La femme noire, la femme africaine doit être, est une femme comme une autre.
La femme blanche, européenne ne peut être insensible au cas de cette première.
Entre femmes, soyons solidaires!
Et vous, camarades de la blogosphère, d'ici et d'ailleurs, qu'en pensez-vous?