Petites nouvelles de Troyat... Henri Troyat !
Le geste d'Eve ; Henri Troyat.
Cet auteur -français-, je ne le connaissais pas (voilà, c'est dit, je me sens soulagée ).
Je me suis intéressée à celui-ci car le titre de son livre m'avait, à plusieurs reprises, interpellé...
Le geste d'Eve... hmm... ?
Que cela peut-il bien raconter...
Ce livre aurait-il un rapport avec le mythe des deux premiers Hommes et amants, Adam et Eve, que l'on connaît pour avoir commis le péché originel ?
Non, en rien... ou presque... seul un clin d'oeil...
Pour ce qui est du reste, il s'avére que Le geste d'Eve est
un recueil de petites nouvelles toutes aussi étranges et prenantes les unes que les autres.
Nous n'avons pas à faire à du Poe mais le style
de Troyat n'est pas pour déplaire.
Les nouvelles ne sont ni trop longues, ni trop courtes ; ni trop simples, ni trop complexes à lire et à comprendre.
Il y a, dans les nouvelles de Troyat, un univers à la fois pesant sans pour autant aller dans la
frayeur et surprenant dans le sens où la fantaisie ne manque pas !
Ainsi, pour vous dire que les petites nouvelles de Troyat méritent de se faire parler
d'elles.
[Le dernier
geste d'Eve]
Première nouvelle : Les mains :
Ginette Parpain tarvaille pour King
George Coiffure.
Ginette, âgée d'une quarantaine d'années, est manicure.
Elle est célibataire depuis toujours ; et, également vierge.
Elle est heureuse au travail (bah oui ! il se peut) mais malheureuse en amour (c'est autre chose).
Ses talents de manicure lui sont profitables : les clients ne jurent que par elle et ses soins...
En revanche, son physique lui vaut d'être, dans la vie privée, seule...
Puis, voilà qu'un beau jour (cela ne reste qu'une expression) un étrange homme au physique ingrat, répondant au nom de Mr Dubreuil, se présente à elle ; ou plutôt, lui présente des ongles d'une
solidité folle...
De cette rencontre, née une relation timide entre les deux individus...
N.B : Qui se ressemblent, s'assemblent ? Blabla... Les contraires s'attirent ? Blabla... L'amour vient et part lorsque l'on
s'y attend le moins ? Qui sait...
Deuxième nouvelle : Le carnet vert :
Marcel Lobligeois, 45 ans, comptable, marié et père de famille, vit moyennement si ce n'est mal.
Sa vie bascule lorsque celui-ci, lors d'une balade, découvre sur sa route un carnet vert...
Un carnet vert contenant un joli paquet de billets verts, correspondant à la valeur de 4 000 francs !
Pensant que le prporiétaire du petit carnet et du contenu de ce même n'a pas autant besoin de l'argent que lui, Marcel Lobligeois se décide à garder le liquide et alors à offrir,
par la même occasion, à sa pette famille des vacances au bord de mer...
Mais voilà que par le biais de divers journaux et revues, un homme du nom de Jean de Bize qui n'est autre que le véritable propriétaire, demande à ce que le carnet vert lui soit
rendu contre une récompense qui va au delà de la somme trouvée par le comptable...
"Quel secret cache ce carnet vert ?" se demande Mr Lobligeois qui s'apprête à tomber dans l'obsession...
N.B : L'argent fait perdre toute raison à l'Homme.
Gare à l'obsession qui peut devenir rapidement cercle vicieux !
Troisième nouvelle : Le meilleur client :
Le couple Euterpe est
responsable d'une boutique consacrée à la fabrication et la vente de produits destinés à l'occasion du "dernier voyage".
La boutique est bien connu pour ses produits destinés aux disparus...
Futurs disparus !
Maurice Ballotin fait une commande plus que surprenante à la femme Euterpe qui se sent envahir par des doutes et idées plus que troublantes...
Maurice Ballotin, d'après Me Euterpe, prévoit de régler ses comptes avec un grand nombre de personnes...
Et à leurs offrir, à chacun, un dernier présent...
N.B : Regardons autour de nous et voyons comme le monde peut se sentir, si ce n'est est, bien seul.
Quatrième nouvelle : Le retour de Versailles :
Un couple se rend à
Versailles pour assister à une vente aux enchères.
Là-bas, les deux jeunes gens, Caroline et Georges, espérent trouver des élèments nécessaires à la décoration de leur nouvel appartement.
Caroline souhaite trouver une commode Louis XVI qu'elle installerait dans sa chambre alors que son compagnon serait d'avis à acheter un tableau, sans savoir vraiment lequel, pour
combler le vide entre les deux fenêtres situées sur le mur du salon.
Tous deux finissent par trouver leur bonheur (il en faut si peu d'après Baloo) ; Caroline trouve la commode de ses rêves, la question maintenant est de savoir si elle pourra se l'offrir ; quant à
Georges, c'est sur un tableau particulier que celui-ci jette son dévolu...
N.B : La valeur d'une chose est
parfois inestimable ou bien trop importante...
Cinquième nouvelle : Bouboule :
Me de Montcaillou est une dame âgée qui
porte beaucoup plus d'attention et affection aux animaux qu'aux Hommes.
Elle défend la cause des animaux qu'elle considère comme sans défense face à la cruauté et irresponsabilité des Hommes dont elle surveille chaque fait et geste.
C'est alors qu'après une journée comblée de BA que Me de Montcaillou est appelée d'urgence pour venir en aide à Bouboule, le chien du Père Tabuze, qui a été accidentellement (?)
renversé...
NB : Prenons soin de nos animaux car animaux sont-ils mais, également, être vivants !
Sixième nouvelle : Vue imprenable :
Ernest Lebeauju est misanthrope.
La foule, il ne supporte pas ; les gens, de même.
Pour fuir le bruit, la respiration, la présence d'autrui, Ernest Lebeauju se construit un petit habitat dans un coin situé loin de tout et de tous.
Mais voilà, très vite Ernest Lebeauju s'aperçoit qu'un "autre" profite de son petit cocon lorsqu'il est au travail...
Qui est cet autre ? Et, comment le punir de son intrusion ?
N.B : Le misanthrope ne vit pas que par les autres. Si
les autres n'étaient pas, lui ne pourrait être ce qu'il est : misanthrope.
Septième nouvelle : Faux marbre
:
Maurice Augay-Dupin a toujours eu une passion pour l'aquarelle.
Hélas, plus jeune, le père prévoyait pour son fils un tout autre avenir.
Le temps a passé ; Maurice Augay-Dupin est devenu, après la mort de son père, propriétaire et dirigeant de l'entreprise familiale, Trapp.
Mais voilà que suite à une petite chute, la passion pour la peinture de Maurice refait surface...
Pour le meilleur et le pire...
N.B : L'art est une libération pour ceux qui savent ne pas en abuser, mais est une véritable prison pour ce qui
ne vivent que par son biais, se donnant corps et âme, âme et corps.
Huitième nouvelle : Le diable emporte Pierre :
Paul Marjevat, Nazaud,
Théophile et loiselet sont quatre villageaois qui forment une bande de copains prêts à faire une bonne et belle mauvaise blague à Pierre Babillaud, un simple demeuré doué pour faire sonner les
cloches...
La blague tourne vite au scandale !
N.B : Une mauvaise blague finit toujours (ou presque) pas retomber sur le(s) mauvais farceur(s).
Neuvième et dernière nouvelle : Le geste d'Eve :
Suite à une grève des
chauffeurs de voitures de maîtres, Mr Coquericaud de la Martinière (Eh bien dit donc, il fallait y penser !) se voit contraint de prendre les transports en commun.
Il ne le sait pas encore mais cette grève lui permettra de faire la rencontre d'une poinçonneuse répondant au nom d'Eve...
N.B : C'est lorsque la chose nous semble inaccessible, et que le mystère demeure, que l'envie de l'obtenir et de la découvrir se
fait intense.